6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 00:14

Bon.

Il est 02h15, et le sommeil te fuit depuis environ 3h, ce qui fait long, allongée sur un futon, à regarder les débuts de cartons qui traînent un peu partout dans ce qui est ton appart pendant encore 3 semaines et demi.

Alors tu essaie de te détendre, tu penses à des choses agréables, comme la taille de la bibliothèque de Rennes, un chocolat viennois, un après-midi ensoleillé un peu venteux dans un hamac en étant enroulée dans une couette, une conversation d'une demi heure avec un parfait inconnu que tu appelais pour savoir si l'annonce était toujours d'actualité sauf qu'ils viennent de trouver une colocataire mais que à défaut d'une coloc tu as peut-être trouvé de nouveaux potes hippies aux cheveux longs, tu penses à une porte de salle de bain.., puis du coup à ta salle de bain qu'il faut que tu finisses de repeindre avant de déménager et que donc c'est peut-être ce vague adolescent boutonneux qui va profiter de ta super déco style cabine de plage à l'ancienne, le salaud....Tu as envie de tout repeindre en blanc pour ne pas troubler la sensibilité de cet erzatz de jeune homme.

 

Hum. Des choses agréables qui détendent, nous disions.

 

Tu repenses à cette cassette audio - et oui ! S'il y a un sale jeune qui traîne dans le coin, sache que lorsque nous étions au collège/lycée, nous, vieux de plus de 25 ans, nous avions des cassettes audio et nous enregistrions les musiques à la radio. A l'époque, le Mouv' était une chouette radio. Ou bien j'avais des gouts pourris mais je ne m'en rendais pas encore compte. Fin de la disgression - tu repenses donc à cette vieille cassette audio de relaxation que tu avais trouvé dieu sait où, certainement dans un emmaüs ou dans une brocante, et où un type à la voix soporifique t'expliquait que tes paupières étaient lourdes lourdes lourdes, que ton corps s'enfonçait dans ton matelas - ce qu'il faisait, EFFECTIVEMENT, vu la molesse dudit matelas - que tu n'allais pas tarder à voir de la lumière et qu'il fallait surtout pas s'en approcher. Ah non, je confonds.

Bref, tu repenses à ces tentatives de relaxation avec ta meilleure amie du lycée, qui, lorsque l'énergumène sous Lexomil disait "vos bras sont lourds lourds lourds, vous ne pouvez plus bouger une seule partie de votre corps" levait le bras bien haut avant de le laisser retomber lourdement, brisant tout début de nirvana, en dissipant ton agacement face à ce manque de sérieux par un "Ben, je vérifiais !".

Tu penses à comme c'est étrange, comment les gens sortent de la vie des autres, parfois sans même qu'on s'en rende compte, parfois brutalement, comme quelque chose qui se brise, et parfois entre les deux, plein de petites brisures qui s'accumulent, presque sans qu'on s'en rende compte.

Tu penses à la douceur, aux parenthèses. Tu vas te faire une tisane de tilleul, un peu comme certains invoquaient la pluie et s'imaginaient que ça allait marcher. Tu penses à l'amour ce cafard. Tu te redemande si The Beatles veut dire Les Blattes, Les Cafards ou Les Scarabées. Tu décide de résoudre cette incertitude entomologique.

Reverso a visiblement lui aussi décidé de t'aider dans ta recherche de sérénité pré-nuitale, et te dit que ça ne veut dire ni blatte, ni cafard, mais scarabée peut-être si tu changes une lettre en écrivant beetle.
Tu fermes violemment l'onglet pour lui montrer qui c'est qui commande.

Tu te demande si tu vas mettre des photos pour les 3 péquins qui passent voir ton blog, parce qu'il parait qu'il faut leur mettre des images à ces bestioles, que ça aiment ça. D'ailleurs, à part quand ça ne fait rien, ça ne fait qu'aimer, ça ne commente pas, ça ne s'engueule pas dans les commentaires. Tu trouves ça dommage, que ça serait chouette de tous s'enguirlander à propos de l'orthographe ou d'une citation.

Tu utilises ton mur FB comme playlist, tu vas à rebours dans ta tête en même temps que tu écoutes ce que tu écoutais hier, avant-hier, il y a une semaine, un mois, un an. Tu te souviens de certains états d'esprits. Tu en sautes une partie. Pour d'autres tu violes presque le bouton replay. Tu cherches encore ta sérénité mais tu ne la trouve toujours pas.

Tu te souviens que tu as encore cette vieille cassette de méditation à la con, que c'est une des rares choses qui à survécut à quelques dizaines de milliers de kilomètres de déménagements à répétition. Tu as envie d'aller ouvrir une des boites à souvenirs pour la retrouver, mais tu te souviens que tu n'as rien pour lire les cassettes. La vie est le diable et le lecteur MP3 son suppot.

Tu hésites entre continuer à écrire ici ou bien polluer twitter de tes révélations nocturnes. Puis tu te dis que sur Twitter il y a peut-être des insomniaques en capacité de te répondre, malgré leur probable absorption d'une grande quantité d'alcool. Ou de somnifères. Ou des deux mais là ça craint... mais ça peut être drôle.

Tu maudis l'existence du sarcasme, tu as envie de n'être qu'amour et bisounours. Tu te dis que retrouver ton ourson en peluche peut être une solution, mais tu te rend compte que tu viens de le mettre en carton.

Allez, dans ta nouvelle maison - que tu n'as pas encore trouvée, mais détail que tout cela - tu pourras le ressortir et le laisser négligemment traîner dans un coin de ta chambre pour les nuits d'insomnies.

Tu repenses à cette musique que tu sais à peu près jouer à la guitare. Mais que tu ne sais pas chanter.



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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 10:54

 

 

 

 

"Sans les autres, personne ne serait autre chose que rien."

Mafalda

 

 

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Des imprévus de dernière minute, du stop en sortie de Périgueux, des gens qui s'arrêtent facilement, 7h30 de trajet, un camionneur intéressant qui envoie du rêve, qui raconte sa jeunesse, ses aventures à moto sur la route 66, sa vie parmi les indiens du Canada, son expérience dans la légion..., qui discute bouquin et donne une référence à lire, des images de la vallée de la mort et du grand canyon plein la tête, un camionneur dragueur, raciste et sexiste qui a adopté un enfant qui lui ressemble physiquement parce que " c'est important, vous comprenez", une aide soignante très seule et très gentille, un jeune homme au charme indien, aimable comme un vieux pote et faisant moults blagues, une hôte de caisse d'Auchan, un baroudeur d'environ 70 ans, une arrivée à Rennes à "Poterie Kennedy", de la traversée de la ville en métro, des 25 à 40 lumières qui séparent chaque arrêt, les tickets encore valides laissés par de gentils inconnus, du captage d'Aurèle près de la "Dalle", une prise dans les bras retardée, des escaliers, des colocs, du parquet qui grince, de la mauvaise idée de se mettre en jupe en Bretagne, un jardin surréaliste, un curieux objet de collection en plastique, des potins, des bières, un vieux dictionnaire, de la présence ou de l'absence de l'accent aigu dans les préfixes privatifs, d'éventuelles paroles de chanson, du stop pour aller à Dinan, un jeune commercial dans le Cachemire, une comptable au fils dislexique, une mamie indiquant les meilleurs cafés, un inconnu qui fait la bise, du vent, un thé, des bouchons, de l'appréhension, du vouvoiement et des fautes, des rires, du trouble, une terrasse de restaurant, une visite de la ville, une laverie, des remparts magnifiques, beaucoup de vent, une coiffure approximative, un pense-bête de charpentier trouvé dans une église, une poubelle devenue lieu-saint, un mensonge à l'employeur, un Snoopy pendu, un ourson aux yeux de travers, des pontons du port de Dinan, un rond-point, un conducteur sympa et un radar qui s'allume dans la tête sans raison, un test de psychologiesmag collectif, des réponses délicieusement absurdes, un passage souterrain glauque, un concert au final pas gratuit donc pas vu, du tourniquet avec du vin rouge, de la danse sur des tables de ping-pong devant la salle de concert, de l'improvisation théatrale de qualité sur le thème de la jungle, une voix-off fort réussie, un marché, des pommes de terre parfaites, du verre non vidé, des retrouvailles avec la place Saint Anne, la meilleure glace de Rennes, un taxeur de Dordogne, des falafels citronnés qui ne valent pas ceux de Gap mais bons quand même, des prairies, des squats, un demi-violette sur une terrasse sous des arbres, un pseudo artiste fort prétentieux à la table d'à côté, un couple adultérin sur un pont levis, une reconstitution dudit couple adultérin, de l'équilibre d'une canette de bière sur la tête, un chat très cambré, le petit plaisir de constater l'existence d'une exposition au bout de la rue et de ne pas aller voir ce que c'est, de la découverte du scoubidou vaguement comestible, une laverie fermée, une reprise involontaire miteuse de Dylan, être tout devant dans le métro, la nuit pas encore totale à presque 23h, une tisane et du papotage, du grand marché du samedi, un samoussa épicé, une cerise récupérée par terre, de la promotion du demi-violette et du Holga, une sieste, du choppage de footballeur, un haut noir, un sac réorganisé, un rassemblement à la laverie Kennedy, un échange d'adresse mail, une fille qui siffle très bien, un type à la réaction étrange dans une camionnette, un trajet vers Nantes, de l'écoute et de l'observation, du plaisir de revoir de vieux potes pas vu de longues années pendant lesquelles on a eu le temps de vivre un mariage, un divorce, une belle histoire d'amour et plusieurs déménagements, de l'échange de moults références, du vin, de la bière, du vin, des chatouilles, un insecte volant téléguidé, un chat au regard très vif, si, si, de la bonne musique, de l'idée d'adoption, des cigarettes électroniques, des bruits étranges de Mak-mak, du sousmarinage, du déterminage de lit, de la chamaille, des bleus, du peu de sommeil, de la balade dans Nantes sous la pluie, des chocolatines... euh... pardon... des pains au chocolat, un panneau Police Punicipale, du franchissement d'une ligne atomisant une ville, un rhume, du rangement, un faux-départ d'Aurèle en train, un baptème en stop, un au revoir, du temps de trajet, un fast-food, une sieste sur un parking, de la conduite d'une clio... non... d'un bateau sur une voie rapide détrempée, des dessous de verre pinup offert par un patron de bar lors d'un arrêt, un auto-stoppeur qui cherche un endroit où dormir, un logement proposé après du fouillage de répertoire, de la balade dans Périgueux sous les derniers rayons de soleil, un film de fille, un anniversaire surprise plusieurs semaines après la date, ce qui a permis une surprise totale, une théière parfaite, une BD superbe, une petite boite magnifique, de la vodka glacée, de la rétention dans la salle de bain, plein de manger délicieux, la fatigue et la crève qui achèvent, de nouveau de la balade dans Périgueux, des restos, de l'essai de donner son sang, un massage contre le stress, un orage, du pain aux canards, du sourire en mettant une amie à la porte pour qu'elle aille retrouver son amoureux, de la bagarre, du melodica, des têtards dans un des bassins du parc des arènes, à nouveau des restos, du piano, le leclerc de Saint Astier, une feuille collée au pare-brise, des séries de photo pour mise en scène avec le panneau d'entrée de la ville, Bery, et le mélodica en hommage à Alexandre Astier, Périgueux by night, de l'entrée dans une maternelle en sautant le portail, de la rencontre avec un escargot fort courageux et très peu photogénique, de la douceur et de la traîtrise du Gewurztraminer, du regard entrecroisé d'un tableau, d'une Nasha et d'une vache en peluche, de la falaise qui n'en est pas une, des panneaux " Chataîgnes Champignons Interdits", de l'interrogation autour du concept d'interdiction pour les végétaux, une souche d'arbre mouillée, une vue de Périgueux, un jeune homme jouant sur l'immense orgue de la cathédrale, des confessionnaux fermés à clé, les recoins de la chapelle cachée, un monsieur nettoyant le piédestal de Marie, du mitraillage sur la balustrade Tourny, un congrès international de gendarmes - les insectes, pas les gallinacés, une séance photo pour Superman dans un petit parterre de coquelicots, des restos, le chateau d'Excideuil, des enfants qui veulent être pris en photo, de l'aventurage dans le chateau par des portes non fermées à clé, un mur couvert de fleurs fort troublant dans une impasse, une rue des parfums, une rue des cendres, une porte entrebaillée sur un jardin, des pieds emmelés, une inconnue au regard ravageur, un pigeon, de l'essai des lunettes de Bery, de la nostalgie pour une vieille paire de fausses lunettes cassées il y a bien des années, des pouffinettes, des coquelicots sous les remparts du chateau, une carte postale trouvée, des photos souvenirs cachées parmi la multitude, un bonjour dans le creux du bras, un anon dans un champ, des marches du gouffre de Padirac, des sculptures tout au long de la visite, de l'embarcadère, de l'attente, de la balade sur l'eau, de l'humour de celui qui conduit l'embarcation, de la rame qu'il pose sur l'épaule pour faire croire à une chauve-souris, des poses fatiguées à la terrasse de la crêperie de Rocamadour, des escaliers, une jeune fille mangeant sur un banc, un escalier Tetris, des recoins des murailles, de l'obscénité de Bery qui montre ses pectoraux à tout Rocamadour, un cache-cache entre l'objectif et un arbre d'une place de Sarlat, de l'essai de chapeaux, un smiley sur un tee-shirt mouillé, une glace dans les petites rues médiévales, du mariage entre le mode sable et le rétroviseur, un immense champ de coquelicots, du maniement d'un trépied photo, de la dégustation d'un coquelicot, des lunettes de soleil révélatrices, une marguerite sur l'oreille, un bout de verre en forme de coeur, un milk-shake banane-chocolat indécent, de l'enfilage d'un legging au dessus d'une tombe, de la rebelle-attitude en chaussures de sécurité, un marché de nuit/fête de village à Champcevinel, un stand d'objets en verre filé très beaux, de l'impossibilité d'accéder au distributeur de billets, des frites à aller chercher en cuisine, un chateau gonflable avec plein d'enfants sautant partout, l'envie d'y aller aussi, un camion musique avec du cloclo, des pouffinettes sur leur 31 en pleine chorégraphie, des décorations en papier, un créneau très très beau, de l'achat de produits locaux, du relookage pédestre, une photo de la douceur, de l'échange de films et de musiques, un cadeau prémédité, du seitan dans une boite repas de voyage, une portière refermée, des bras croisés, un petit déjeuner avec des amis, une action citoyenne dans l'école derrière le palais de justice, un carton de livres très lourd, une escapade imprévue à Limeyrat, une vieille maison de campagne à l'ancienne, des tapisseries interrogeantes, une tisane sur une terrasse de maison, un garage aux allures de caverne d'ali baba, une impressionnante collection de bidons, des vélos hallucinants, une mamie minuscule au sourire immense, du vent chaud, un dessin de petite fille sur le mur de l'école maternelle, le premier moment seule depuis des jours, un grand vide, de la multitude de souvenirs, de l'endormissement dans un lit pas fait, rêver très fort, émerger très tard dans la matinée, et profiter de la douceur des choses.

 

 

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"Il est beaucoup plus intéressant de regarder où on ne va pas, pour la bonne raison que là où on va, il sera toujours temps d’y regarder quand on y sera." 
Les Shadoks


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"[...] l'amitié, le voyage, l'art, les animaux, le monde naturel. Il n'y a que ça. Ils ne sont pas l'amour en tant que tel, mais ils sont édifiants, en ce qu'ils nous donnent une idée de ce que c'est d'être aimé."

J'y suis presque, Nuala O'Faolain

 

 

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"[...] je sais maintenant que la vie n'est qu'une succession de repos et de déséquilibres dont l'ordre n'obéit à aucune nécessité." 
No et moi, Delphine le Vigan 

 

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"Un jour ou l'autre, les gens réalisent brusquement qu'ils ne sont pas obligés de vivre comme on leur avait dit." 
Alan Keightley

 

 

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" [...] ils allèrent de nouveau côte à côte, passèrent devant les flics en faction, le Sénat austère, la rigueur de la loi, passèrent devant le règlement intérieur, les horaires d'ouverture et de fermeture, les chiens interdits les ballons interdits les baignades interdites et les baisers oubliés."
La pluie ne change rien au désir, Véronique Olmi 

 

 

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"Ne remettez plus à demain le fait de vivre en fonction de qui vous êtes. Voyez-y, il en est grand temps. Une fois que vous serez mort, il sera trop tard."
Le principe du petit pingouin, Denis Doucet


Photos 3, 10 et 14 par Berryllium AI (@BerrylliumAI)

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 09:28

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L'odeur du soleil qui s'insinue entre les deux battants de la fenêtre entrebaillés. Une étrange constatation, celle de l'influence des gouts des autres sur nos propres gouts, comme le beurre sous la confiture, l'infusion du thé ou la position pour s'endormir. La sensation de no man's land entre le réveil et la mouvance, accentuée par le manque de sommeil. L'envie de sortir de ses territoires de confort, de voir de nouveaux arbres et de nouvelles routes. Le plaisir et le pincement par anticipation de tous ces endroits inconnus ou oubliés où l'on va aller ou retourner, de toutes ces personnes à étreindre ou à embrasser.

Et tomber en amour pour une musique, encore.

 

I Will Follow You Into the Dark by Death Cab for Cutie on Grooveshark

 

 


"Mais il fallait du temps pour que le visage de Naoko apparaisse ainsi dans ma tête. Et, au fur et à mesure que les mois et les années passaient, cela en nécessitait de plus en plus. C'est triste, mais c'était la vérité. Au début, il me fallait cinq secondes, puis dix, puis trente, et enfin une minute. Cela s'allongeait à toute vitesse, comme une ombre au soleil couchant. Je n'allais sans doute pas tarder à me retrouver dans le noir.

Oui, mes souvenirs étaient en train de s'éloigner infailliblement de l'endroit où se tenait Naoko. Exactement de la même manière que j'étais en train de m'éloigner infailliblement de l 'endroit où moi-même je me tenais autrefois.

Et seul ce passage [...] défilait inlassablement devant mes yeux, comme la scène particulièrement symbolique d'un film. Et ce paysage ne cessait de cogner dans un coin de ma tête.

Allez, réveille-toi, me serinait-il, je suis toujours là, tu sais, réveille-toi et essaie de comprendre la raison pour laquelle je suis toujours là.

Ce n'était pas douloureux, pas du tout. Seul un son creux à chaque coup. [...]

Réveille-toi, essaie de comprendre.

C'est pour cela que j'écris ces lignes. Car je suis le type même de l'homme incapable de comprendre les choses tant qu'il n'a pas essayé de les mettre en mots."

"La ballade de l'impossible", Haruki Murakami

 

 

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"Puis, soudain, se plaçant devant moi, m'arrêtant presque, avec cette manière extraordinaire de m'appeler, comme on appellerait quelqu'un, de salle en salle, dans un château vide : "André ? André ?... Tu écriras un roman sur moi. Je t'assure. Ne dis pas non. Prends garde : tout s'affaiblit,  tout disparaît. De nous il faut que quelque chose reste..."

"Nadja", André Breton

 

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"Il y a nos lâchetés, nos manques, nos handicaps, nos méchancetés gratuites, notre égoisme, nos envies gachées, nos regrets, les cadeaux qu'on n'a pas fait..."

(référence oubliée)

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 15:54

 

 

"Nous vivons toujours entre quatre murs, n'est-ce pas ? Il faut peu de chose pour qu'ils deviennent nos quatre murs."
Les giètes, Fabrice Vigne et Anne Rehbinder

 

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Un étrange calme. Parfois plein. Parfois plein de vide. Souvent étrangement équilibré. Une drôle de sensation qui n'est pas désagréable. Le temps qui s'étire, une solitude qui pique aux entournures mais qui s'accorde tout de même bien, une odeur de gateaux aux graines de sésame et au citron, le film "L'accordeur de tremblements de terre" qui attend sur le bureau d'être visionné, le bruit d'un ballon qui résonne régulièrement dans la rue, un sourire le dimanche au marché, des morceaux de carton et des petites billes de colle éparpillés sur le sol, de la correspondance adressée aux inconnus, une liste d'albums à découvrir, des tableaux récemment accrochés et une tasse de thé cannelle-pomme.

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 11:42

 

"Je suis semblable à ces gosses qui démontent un réveil pour savoir ce qu'est le temps."
Fragments d'un discours amoureux, Roland Barthes

 

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"Ma chaise, ma canne et moi totalisons sept pieds sur le sol, c'est dire si l'on est fermes."

Les giètes, Fabrice Vigne/Anne Rehbinder

 

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"Avenue Pompidou, il avait accroché Robert par la djellaba et lui avait fait signe qu'il voulait cirer ses chaussures. Robert avait répondu :

- Je pars les vendre. Mais si tu veux, tu pourras cirer les pieds."

Rainbow pour Rimbaud, Jean Teulé

 

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"Si l'on désire entrer dans ma maison, on y entre. Si l'on s'y plait, on y reste. Je me refuse à prévoir. Et lorsque l'on me demande ce que j'emporterais de ma maison si elle brûle, je réponds : le feu."
Jean Cocteau

 

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 11:05

aeroport-orly-pour-la-reunion.jpg(image trouvée sur Google : http://www.aventuriles-blog.fr/tag/manapany-les-bains/)

 

Un de mes premiers souvenirs, un des seuls qui me soit toujours resté - contrairement à une majorité qui n'existe pour moi que parce qu'on me les as raconté - est la sensation que j'ai ressenti en descendant de l'avion, en arrivant à la Réunion.
J'avais 7 ans environ, le voyage avait duré très longtemps, je me souviens de la ligne sur l'écran, qui reportait notre progression au-dessus de l'afrique, puis de l'océan. Et surtout du choc de cette chaleur lourde, épaisse, sèche et humide à la fois, agréable et visqueuse comme de l'eau, qui m'a assaillie dès les premières marches de l'escalier permettant d'accéder à la piste. Et de ma pensée à ce moment-là : "ça fait drôlement chaud, les réacteurs de l'avion !".

En sortant de l'aéroport, je me suis rendue compte qu'il faisait chaud partout.

 

 

 

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" - Oh ! Qui es-tu ?

- Je suis Tcheve, je suis une extraterrestre, je viens explorer la Terre. C'est quoi ce tube que tu tiens ?

- C'est un micro. Je suis une chanteuse, je m'appelle Louna. Pourquoi tu as des lunettes de soleil ?

- Ah ! C'est parce qu'il fait très chaud sur Mars ! "

Léo et Marwa (8 et 9 ans), lors du stage Création d'un plasticonte, avril 2012.

 

 

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"- SNCF renseignements, bonjour ! Nous allons donner suite à votre appel...

- Dépêchez-vous. Il faut que je parte d'ici.

- Veuillez patienter quelques instants, merci !

- Page 96, je reviendrai, avec des membres de fer...

- SNCF renseignements, bonjour !

- ... La peau sombre, l'oeil furieux : Sur mon masque, on me jugera d'une race forte. J'aurai de l'or. Je serai oisif et brutal.

- ... Nous allons donner suite à votre appel.

 

Rue Cardinet, Isabelle enclenche une prise mâle et noire dans une fiche femelle et blanche. Elle commence à travailler :

- Allô.

- ... Les femmes soignent ces féroces infirmes retour des pays chauds.

- Allô, SNCF, j'écoute !

- ... Je serais mêlé aux affaires politiques. Sauvé !

- Tant mieux, Monsieur, tant mieux ! Quel renseignement désirez-vous ?

- Allô ? Heu... Répondez-moi vite, s'il vous plait, Mademoiselle. Je n'ai plus d'argent. Je vous appelle de Charleville-Mézières.

- Alors, faut pas appeler les renseignements à Paris. Allez directement à la gare de Charleville...

- Je ne veux plus parler à personne. Ici, ils ont cassé mon armoire. Je voudrais partir.

- Pour aller où ?

- Vous ne vous occupez pas des bateaux par hasard ?

- Non.

- C'est où les bateaux ? Je veux aller dans les pays chauds.

- Pour l'Afrique, ça doit être Marseille.

- Je vais aller à Marseille.

- Faut passer par Paris.

- Je vais aller à Paris. Je n'ai plus qu'une pièce.

- 20h01. Arrivée : 22h40. Vous allez dormir où, si vous n'avez pas d'argent ?

- Vous ne connaîtriez pas une armoire ?

Isabelle met la main devant sa bouche et dit dans un murmure :

- Vous aimez les aubépines ?

- Heu... Oui. ça va couper !

- Je viens vous chercher à la gare. J'en ai de très belles. Mais il ne faut le dire à personne.

- Je veux bien. ça va cou...

- J'ai vingt-trois ans. Comment vais-je vous reconnaître ?

- Biiip !...

Isabelle repose le combiné.

- ça a coupé. Comment je vais le reconnaître ?"

Rainbow pour Rimbaud, Jean Teulé.

 


 

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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 14:27

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Toujours quelque chose qui manque, un besoin non comblé sur lequel s'interroger.
Est-il inhérent à l'être humain, ce besoin de se trouver, de se retrouver dans un autre, de voir que quelqu'un nous voit ?

D'après la légende, Munch, la nuit précédant la peinture du "Cri", faisait un cauchemar. Il se trouvait sur un ponton, une promenade, et croisait deux personnes. Et il voyait dans leurs yeux qu'ils ne le voyaient pas, d'où ce cri, d'horreur, d'angoisse. Au réveil, il a peint ce tableau.


L'animal que je suis est sans cesse tiraillé, en incompréhension face au schisme que représente ses besoins biologiques et sa capacité de réflexion, de conscience.

Comment accorder ensemble des choses aussi différentes et contradictoires ?
La majorité des êtres humains ont peur de l'abandon, et ressentent le besoin d'être aimé, et d'aimer.
En y regardant d'un peu plus près, il est assez simple de comprendre pourquoi.
Sans doute que le désir, l'amour, la haine et l'abandon n'auraient jamais existé si la sexualité ne s'était pas inventée un beau jour.
La mitose nous aurait foutrement simplifiée l'existence.

Mais tout ça pouvait encore fonctionner sans trop de difficultés, avant que cette farceuse de Dame Nature ne nous octroie le plus beau des cadeaux, et la pire des horreurs : la conscience. Et donc la conscience de la mort, la conscience d'être seul, la conscience de la perte, de la souffrance, du bonheur et de son éphémérité, la conscience de l'autre, un autre, qui nous ressemble, mais pas complètement, ce qui justement, crée l'amour.

Mais la conscience de l'autre, des autres, et donc de nous-mêmes - miroirs tendus que nous sommes - nous fait prendre conscience, à différents niveaux, de nos blocages, de nos failles, de nos désirs, et de nos besoins - ces derniers étant souvent noyés sous le reste.

Et ce besoin d'être aimé et d'aimer, se retrouve face aux besoins similaires des autres, à leurs propres blocages, à leurs propres failles, désirs, besoins, envies, peurs...

Comment donc cela peut-il bien se passer ?

La relation amoureuse me laisse aussi pantoise que la théorie de l'omelette : en cassant un oeuf et en le battant à la fourchette, on crée du désordre et du hasard. Donc, théoriquement, plus on crée de hasard, de combinaisons, de possibilités, plus il est possible de retrouver l'oeuf d'origine.

La conscience est la seule chose qui complexifie la vie en même temps qu'elle la simplifie, car ce qui est réglé lève 15 lièvres de réflexions à mener.
La malédiction de Sisyphe, en somme, mais pas solitaire, car sur notre montagne, à côté de nous et du rocher que l'on pousse vers le sommet, on voit d'autres personnes, également occupées avec leur propre rocher, leur propre conscience et compréhension d'eux-mêmes.

Alors quelle est la solution ?

Trouver un/une/des autre(s) dont la parfaite imperfection correspondra à la notre propre, comme nous tentons presque tous de le faire ?
Tellement hasardeux, incertain, tellement propice à la déception, aux quiproquos, aux incompréhensions, aux blessures banales et inévitables...

Ou bien, comme le disait Coelho, à propos de lui et de la femme qui partage sa vie, faut-il plutôt avancer seul, bien qu'au contact des autres, et arriver au stade où l'on n'a plus besoin d'un autre pour combler nos besoins vitaux, essentiels ? Ou les relations ne sont plus que des rencontres, de belles rencontres, des rencontres qui se renouvellent chaque jour, sans besoins tiraillants puisqu'on y réponds soi-même ou que l'on a appris à les détourner, à les sublimer d'une autre manière ? Où, au lieu de chercher ce qui nous manque chez quelqu'un d'autre, on le trouve tout seul, où la dépendance et l'attente n'existe plus, où donc une certaine sérénité dans la durée est possible ?

Et puis, avons nous vraiment le choix ?

Mais, tout de même, bien que visiblement rempli de sagesse, cela me semble manquer singulièrement de fougue.

 

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"Pelléas : "Qu'as-tu ? Tu ne sembles pas heureuse.
- Si, si, je suis heureuse, mais je suis triste."

Pélléas et Mélisande, Maurice Maeterlinck

 

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" [...] [l'angoisse d'amour] est la crainte d'un deuil qui a déjà eu lieu, dès l'origine de l'amour, dès le moment où j'ai été ravi. Il faudrait que quelqu'un puisse me dire : "Ne soyez plus angoissé, vous l'avez déjà perdu(e)." "

Fragments d'un discours amoureux, Roland Barthes

 

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" - Alors comment choisir entre les choses ? Pourquoi acheter ceci plutôt que cela ? Pourquoi être avec telle personne plutôt que telle autre ?

- Il est naturel d'être plus attiré par certaines choses et certaines personnes que par d'autres.

- Alors où est le mal si on est attiré par un être, plus que par tous les autres.

- Il n'y a aucun mal."

Je serre puis relâche sa main.

"Alors pourquoi tu ne pouvais pas m'aimer plus que toutes les autres ?

- Je t'aime plus que tous ceux que j'aime.

- Tu veux dire que si toutes tes petites amies étaient en train de se noyer et que tu ne pouvais en sauver qu'une seule, ce serait moi ?'

Il sourit.

"Tu es une bonne nageuse."

Je suis bien obligée de lui rendre son sourire."

Les romantiques, Barbara Gowdy

 

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"[...] l'amour n'était pas pour lui le prolongement, mans l'antipode de sa vie publique. L'amour, c'était pour lui le désir de s'abandonner au bon vouloir et à la merci de l'autre. Celui qui se livre à l'autre comme le soldat se constitue prisonnier doit d'avance rejeter toutes ses armes. Et, se voyant sans défense, il ne peut s'empêcher de se demander quand tombera le coup. Je peux donc dire que l'amour était pour Franz l'attente continuelle du coup."

L'insoutenable légèreté de l'être, Milan Kundera

 

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 00:43

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Parfois, le regard trop buté sur un désir particulier, on confond besoin et moyen d'y répondre

Souvent, on oublie d'écouter vraiment. On est tellement obnubilé par ce qui manque qu'on est incapable de voir distinctement ce qui est là, même s'il est intermittent.

A vouloir tout, tout de suite, on s'épuise et on se perd, pressé par l'urgence. Et il est si difficile de renverser la vapeur, sans renverser toute la locomotive...
On la fait donc dérailler, alors même que certains rails commençaient à se poser, quoiqu'ils soient bien trop minces pour supporter l'allure forcenée de la locomotive, parce qu'on sait que c'est insuffisant pour ce modèle.
Et après l'insupportable accident, une fois le véhicule immobilisé, flan dans l'herbe, on se surprend à regarder autour et à trouver que la destination ne compte pas tellement, que ce n'est pas si pressé, si urgent, si douloureux, si insupportable de ne pas être déjà arrivé, qu'il faut simplement profiter du voyage, et d'avec qui on le fait ou pas. Qu'on peut aussi ne pas avoir de destination ou se permettre de l'oublier en route.
Ce sont des choses que l'on sait de manière théorique, mais il faut du temps pour intégrer les choses, et encore faut-il se le donner...

Le temps de regarder les nuages, de faire un pic nic, de fabriquer un objet, de voir des amis, de réaménager la locomotive, de la repeindre, de voir qu'il y a une infinité de destinations, et après celles-ci, une infinité d'autres, qu'il y a différents types de rails, qu'il y a différentes locomotives.
Que le manque de l'absence ne justifie pas l'urgence, l'empressement. Que ces derniers sont souvent déplacés, dépassés.

Et puis, il est bien plus aisé de régler une allure sur une locomotive à l'arrêt que sur une déjà lancée à pleine allure.

On ne règle les irrégularités de mécanique qu'en comprenant qu'ils existent, et en ayant les moyens de les régler, ce qui ne va pas de soi.

Bien que douloureux, ce déraillage était assurément nécessaire, que l'on change de locomotive ou que l'on rentre chez soi, que l'on reparte un jour ou que l'on aille ailleurs.

 

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« De tous temps, le théâtre a cherché à se transformer. C'est ce qu'on appelle les crises. Tant que le théâtre est en crise, il se porte bien. »
[Jean Vilar]

 

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"J'habite la demeure du possible. Elle a plus de portes et de fenêtres que la demeure de la raison"
[Emily Dickinson]

 

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"[...] je les aime, juste comme ça. Pas à la façon hollywoodienne, juste parce qu'elles sont là."
[Denis Doucet, Le principe du petit pingouin]

 

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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 10:29

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Ne pas se laisser déborder, ne pas se noyer dans un verre d'eau, aussi grand paraisse le verre. Faire un pas puis l'autre, puis le suivant et ainsi de suite. Oublier les détails, forcer les contingences, ne pas oublier les étoiles que l'on voit du coin de l'oeil, se souvenir des belles choses, se souvenir d'en créer, se donner les moyens de le faire, les prendre s'il ne sont pas dans nos mains. Dire merde, dire merci. Savoir parler, savoir se taire. Savoir se faire violence... en douceur. Penser à soi. Ne pas oublier les autres. Ne pas s'oublier en n'oubliant pas les autres. Avoir conscience que tout peut être une raison, mais que ça n'en fait pas une excuse, que la constatation ne se suffit pas à elle-même.
Déterminer ce qui est le plus important pour soi. Mettre les gros cailloux en premier, ça fait plus de place qu'en mettant les petits d'abord.

Ne pas perdre de vue que le désir devance la possibilité, et souvent la crée.

 

 

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"Le rayon de 13.7 milliards d'années lumière est donc celui de l'univers visible. Au-delà, on ne peut rien voir, on ne sait pas si l'univers s'étend plus loin ou pas. On ne sait pas si la question même a un sens. C'est pour ça que les gens restent chez eux, dans leur petit appartement, avec leurs petits meubles, leurs petits bols, leurs petits rideaux et tout, à cause du vertige. Car si on lève le nez la question inévitablement se pose, et puis aussi celle de savoir ce que nous sommes, nous, si petits dans tout ça."

No et moi, Delphine de Vigan


 

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"Je foncerais droit dans mon lit. Il doit rester quelques rêves d'enfant cachés sous l'oreiller, je tenterais de ne pas les écraser avec ma tête lourde de soucis d'adulte."

La mécanique du coeur, Mathias Malzieu


 

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"Mon père, un jour il a dit que ça lui faisait peur, qu'il ne fallait pas jouer à ça, qu'il fallait savoir baisser les yeux pour préserver son regard d'enfant. Mais moi les yeux je n'arrive pas à les fermer, ils sont grands ouverts et parfois je mets mes mains devant pour ne pas voir."

No et moi, Delphine de Vigan


 

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"Si tu as peur de te faire mal, tu augmentes les chances, justement, de te faire mal. Regarde les funambules, tu crois qu'ils pensent au fait qu'ils vont peut-être tomber lorsqu'ils marchent sur la corde raide ?
Non, ils acceptent ce risque, et goûtent le plaisir que braver le danger leur procure. Si tu passes ta vie à faire attention de ne rien te casser, tu vas terriblement t'ennuyer, tu sais... Je ne connais rien de plus amusant que l'imprudence !
Regarde-toi ! Je dis "imprudence" et tes yeux s'allument ! Ah ah !
Quand à quatorze ans on décide de traverser l'Europe pour retrouver une fille, c'est qu'on a un sérieux penchant pour l'imprudence, pas vrai ? "

La mécanique du coeur, Mathias Malzieu

 

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 21:50

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'Que signifie vivre ? - Vivre - cela signifie : repoussez sans cesse de soi quelque chose qui veut mourir. Vivre -  cela signifie : être cruel et implacable envers tout ce qui, en nous devient faible et vieux [...]"
Fragments et aphorismes, Nietzsche


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"Tous ces passants font songer à des gorilles veules et fatigués, et qui en auraient assez d'imiter l'homme."
Ebauches de vertige, Cioran


leschampsmagnetiques

 

"Ta voix même a été prise par le brouillard. Le froid fait passer sur mes ongles une lime de quatre-vingt-dix mètres ( au centième je n'aurais plus d'ongles)."
L'amour fou, André Breton



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Les personnes qui ne sont plus là sont, de toutes les autres, celles qui laissent les empreintes les plus actives et les plus indélébiles. D'une manière forte, intemporelle, définitive.

"Oui, l'univers conspire à la vacuité, les âmes perdues pleurent la beauté, l'insignifiance nous encercle. Alors, buvons une tasse de thé."
Muriel Barbery, L'élégance du hérisson


 

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