6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 00:14

Bon.

Il est 02h15, et le sommeil te fuit depuis environ 3h, ce qui fait long, allongée sur un futon, à regarder les débuts de cartons qui traînent un peu partout dans ce qui est ton appart pendant encore 3 semaines et demi.

Alors tu essaie de te détendre, tu penses à des choses agréables, comme la taille de la bibliothèque de Rennes, un chocolat viennois, un après-midi ensoleillé un peu venteux dans un hamac en étant enroulée dans une couette, une conversation d'une demi heure avec un parfait inconnu que tu appelais pour savoir si l'annonce était toujours d'actualité sauf qu'ils viennent de trouver une colocataire mais que à défaut d'une coloc tu as peut-être trouvé de nouveaux potes hippies aux cheveux longs, tu penses à une porte de salle de bain.., puis du coup à ta salle de bain qu'il faut que tu finisses de repeindre avant de déménager et que donc c'est peut-être ce vague adolescent boutonneux qui va profiter de ta super déco style cabine de plage à l'ancienne, le salaud....Tu as envie de tout repeindre en blanc pour ne pas troubler la sensibilité de cet erzatz de jeune homme.

 

Hum. Des choses agréables qui détendent, nous disions.

 

Tu repenses à cette cassette audio - et oui ! S'il y a un sale jeune qui traîne dans le coin, sache que lorsque nous étions au collège/lycée, nous, vieux de plus de 25 ans, nous avions des cassettes audio et nous enregistrions les musiques à la radio. A l'époque, le Mouv' était une chouette radio. Ou bien j'avais des gouts pourris mais je ne m'en rendais pas encore compte. Fin de la disgression - tu repenses donc à cette vieille cassette audio de relaxation que tu avais trouvé dieu sait où, certainement dans un emmaüs ou dans une brocante, et où un type à la voix soporifique t'expliquait que tes paupières étaient lourdes lourdes lourdes, que ton corps s'enfonçait dans ton matelas - ce qu'il faisait, EFFECTIVEMENT, vu la molesse dudit matelas - que tu n'allais pas tarder à voir de la lumière et qu'il fallait surtout pas s'en approcher. Ah non, je confonds.

Bref, tu repenses à ces tentatives de relaxation avec ta meilleure amie du lycée, qui, lorsque l'énergumène sous Lexomil disait "vos bras sont lourds lourds lourds, vous ne pouvez plus bouger une seule partie de votre corps" levait le bras bien haut avant de le laisser retomber lourdement, brisant tout début de nirvana, en dissipant ton agacement face à ce manque de sérieux par un "Ben, je vérifiais !".

Tu penses à comme c'est étrange, comment les gens sortent de la vie des autres, parfois sans même qu'on s'en rende compte, parfois brutalement, comme quelque chose qui se brise, et parfois entre les deux, plein de petites brisures qui s'accumulent, presque sans qu'on s'en rende compte.

Tu penses à la douceur, aux parenthèses. Tu vas te faire une tisane de tilleul, un peu comme certains invoquaient la pluie et s'imaginaient que ça allait marcher. Tu penses à l'amour ce cafard. Tu te redemande si The Beatles veut dire Les Blattes, Les Cafards ou Les Scarabées. Tu décide de résoudre cette incertitude entomologique.

Reverso a visiblement lui aussi décidé de t'aider dans ta recherche de sérénité pré-nuitale, et te dit que ça ne veut dire ni blatte, ni cafard, mais scarabée peut-être si tu changes une lettre en écrivant beetle.
Tu fermes violemment l'onglet pour lui montrer qui c'est qui commande.

Tu te demande si tu vas mettre des photos pour les 3 péquins qui passent voir ton blog, parce qu'il parait qu'il faut leur mettre des images à ces bestioles, que ça aiment ça. D'ailleurs, à part quand ça ne fait rien, ça ne fait qu'aimer, ça ne commente pas, ça ne s'engueule pas dans les commentaires. Tu trouves ça dommage, que ça serait chouette de tous s'enguirlander à propos de l'orthographe ou d'une citation.

Tu utilises ton mur FB comme playlist, tu vas à rebours dans ta tête en même temps que tu écoutes ce que tu écoutais hier, avant-hier, il y a une semaine, un mois, un an. Tu te souviens de certains états d'esprits. Tu en sautes une partie. Pour d'autres tu violes presque le bouton replay. Tu cherches encore ta sérénité mais tu ne la trouve toujours pas.

Tu te souviens que tu as encore cette vieille cassette de méditation à la con, que c'est une des rares choses qui à survécut à quelques dizaines de milliers de kilomètres de déménagements à répétition. Tu as envie d'aller ouvrir une des boites à souvenirs pour la retrouver, mais tu te souviens que tu n'as rien pour lire les cassettes. La vie est le diable et le lecteur MP3 son suppot.

Tu hésites entre continuer à écrire ici ou bien polluer twitter de tes révélations nocturnes. Puis tu te dis que sur Twitter il y a peut-être des insomniaques en capacité de te répondre, malgré leur probable absorption d'une grande quantité d'alcool. Ou de somnifères. Ou des deux mais là ça craint... mais ça peut être drôle.

Tu maudis l'existence du sarcasme, tu as envie de n'être qu'amour et bisounours. Tu te dis que retrouver ton ourson en peluche peut être une solution, mais tu te rend compte que tu viens de le mettre en carton.

Allez, dans ta nouvelle maison - que tu n'as pas encore trouvée, mais détail que tout cela - tu pourras le ressortir et le laisser négligemment traîner dans un coin de ta chambre pour les nuits d'insomnies.

Tu repenses à cette musique que tu sais à peu près jouer à la guitare. Mais que tu ne sais pas chanter.



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commentaires

J
The coincidence of the fully human and fully divine and creative relationship between solidarity and difference do not they now form the necessary and ordinary Christian experience conditions?
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