15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 17:08

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Contrairement à la représentation mentale que j'en ai eu pendant longtemps - et donc de comment je le visais - le bonheur n'est pas la béatitude indolente qui fait pop quand on prononce ce mot - avec pub Ricoré en fond, si comme moi vous avez une culture publicitaire insolente de bon goût et encline à vous taquiner.
 
On peut être triste et heureux, on peut être stressé, fatigué, bouleversé et être heureux. On peut être très mal à un moment sans que cela ne remette en cause l'état de bonheur.
Je crois que le bonheur est un état conscient, et pas une émotion. La joie, l'allégresse, la tristesse, la colère... sont des émotions. Le bonheur, je dirais que c'est de la plénitude, de la sérénité en barre. Un truc qui n'empêche pas de douter, mais qui tient debout. Que l'on tient debout et qui nous tient debout.

 

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On croise souvent des phrases gniangniantesques du genre "Le bonheur n'est pas un pays, mais un voyage, gnignigni... (ça marche aussi avec destination/chemin ou encore garage/voiture)" et même si ce genre de phrases me donne envie de gifler avec une pelle les sombres crétins qui partagent ce genre de choses sur Facebook and co - souvent agrémenté d'un soleil couchant option cocotier et couple hétéro sur la plage abandonnée, coquillages et crustacééééés - si on enlève le côté mièvre-tagada, le fond est vrai.

On ne peut pas devenir heureux ou faire une action dans ce sens. On est heureux ou on ne l'est pas, à ce moment précis. Maintenant. Ce n'est pas du futur, ce n'est pas du passé non plus. La réminiscence du bonheur n'est que de la réminiscence, le souvenir d'un moment n'est pas la même chose que le fait de vivre ce moment, même si ça peut rester très puissant. L'anticipation du bonheur peut être très satisfaisante, mais ça n'est pas du bonheur. On peut seulement se donner les moyens d'"être heureux en ce moment" et se disposer à le rester.

 

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Ca me semble à la fois très simple et incroyablement pas facile.
Déterminer ses besoins principaux. Déterminer ses envies. Voir comment imbriquer ces deux catégories en tenant compte des contingences. Le faire. Le refaire chaque jour, à chaque instant, et essayer d'en garder conscience.

J'aime beaucoup cette chanson d'Aldebert où il dit "Le bonheur c'est d'arriver à désirer ce qu'on a déjà.", je suis complètement d'accord avec lui.

Quand je parle de besoins, je ne parle pas des besoins du genre "j'ai besoin d'avoir une grosse voiture" qui ne sont que des besoins de besoins.
Non, quand je parle des besoins, je parle des besoins de base. Pyramide de Maslow, coucou. (Salutations à toi qui te reconnait. Non, je ne suis toujours pas complètement d'accord avec la pyramide de Maslow, qui n'est pas assez désordonnée à mon goût. :P )

Passons sur les besoins physiologiques (manger, boire, dormir, respirer, se reproduire), parlons des besoins d'aimer et d'être aimé, d'avoir un toit sur la tête, d'avoir des relations sociales, de créer... etc..

On a tous les mêmes. Dans des proportions différentes, avec des priorités différentes, mais sauf exception (sociopathes and co), on a tous besoin d'amouuuuuuur (des bisous des calins j'en veux tous les jouuuuuuuuuuurs RHA PUTAIN !). Hum. Donc je disais : on a tous besoin d'amour, on éprouve tous de la honte, on a tous besoin d'avoir des amis, d'être estimé... etc...

 

Le bonheur, je pense que c'est d'estimer ce qui va suffir à notre bonheur, justement.

 

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Besoin d'être aimé, oui, d'accord. Mais comment, avec quel genre de personne, dans quel cadre, avec quelle intensité, quelle place dans ma vie, avec quelle part de dépendance envers l'autre et de l 'autre envers moi (ou absence de dépendance), avec quels genre de projets (ou absence de projet)... ?
Je peux avoir envie de cette rockstar ténébreuse fort graouesque, mais ce ne sera pas forcément le genre de personne qui comblera de manière adéquate mon besoin particulier d'aimer et d'être aimé (enfin, ça arrive pour certaines personnes !).
 Non, je n'ai pas besoin d'une passion romantique intense et destructrice comme dans les livres, je suis beaucoup plus heureuse en pic-niquant dans une voiture sous la pluie ou en regardant une série idiote avec mon amoureux.
Ou encore : Non, je n'ai pas besoin de trimer toute ma vie pour avoir un travail hyper bien payé et super bien vu sociétairement, je suis beaucoup plus heureux en cultivant mes poireaux au fin fond de la Bretagne, ou en classant ces archives, ou en réparant ces voitures.
Ou encore : Non, je n'ai pas besoin d'une maison immense de 250 mètres carrés avec piscine et jacuzzi comme dans les films, je vis dans un pays tempéré où les frais de chauffage en hiver ont l'option "rappel à la réalité", et je suis bien plus heureuse dans mon 18 mètres carrés que je n'ai meme pas besoin de chauffer parce que le voisin du dessous s'en charge. Limite une yourte ou une maison en paille/bois, ça rentre dans ma réalité de choses possibles tout en comblant mes besoins, mes envies et mon éthique. Mais un chateau, ça me suffit dans mes fantasmes.

Bizarrement - je ne le pensais pas jusqu'à il y a peu - le bonheur c'est d'être dans la réalité, d'avoir les pieds sur terre.

Le bonheur ce n'est pas facile. C'est très simple, mais ce n'est pas facile.

Ca veut dire essayer, la plupart du temps, d'accepter que tout ne se fait pas tout seul, qu'il est normal d'échouer et que ça ne doit pas empêcher de réessayer, que oui il y a des chances qu'on se rétame la gueule par terre mais que ça vaut le coup de le vivre, pour la balade et pour ce qu'on en apprend. Ca veut dire ne pas nier ce qui est difficile, accepter d'être vulnérable par moments sans pour autant trouver ça confortable, se rendre compte de l'impact de nos choix, les assumer. Ca veut dire ne pas s'imaginer qu'on est invincible et que rien ne nous touche, mais d'accepter que quelque chose nous touche, nous blesse, nous inquiète ou nous rassure. ça veut dire accepter d'être qui l'on est, et cesser d'essayer d'être la personne / l'absence de personne que l'on aurait préféré être, ou que d'autres auraient voulu nous voir devenir.
Je ne connais personne qui y arrive tout le temps, ni même la plupart du temps.
Je connais quelques personnes incroyables qui arrivent à l'être souvent, et ce sont des gens exceptionnels.

 

Moi, je rame pas mal... mais j'apprends à mieux naviguer.


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